W E N D Y } Just like friends, Right ?

Je crois que je ne rappelle plus la nuit passée. Le pire, c'est que je suis rendu habitué. Je me détruis à l'alcool et autre substances, pou finir par me réveiller lorsque le soleil se couche. Comme la veille, je sors quelques pointes de pizza de la boîte qui traîne dans mon frigo et je ne prends même pas la peine de les réchauffer. Je les mâche tranquillement au rythme de la musique commerciale qui sort de mon poste de radio. Je finis par me glisser dans une douche brûlante. Je ne sais pas vraiment ce que je vais faire de ma soirée. J'ai envie de quelque chose de plus tranquille qu'hier. Hier. Je me rappelle. Je me rappelle une jolie brune. J'ai toujours eu un faible pour les brunes. Ça me fait penser à ma brunette préférée. Wendy. Ma meilleure copine depuis toujours. J'aurais pensé qu'elle en aurait eu marre de l'imbécile que je suis après tout ce temps, mais non, elle est toujours là. Je fais les pires conneries et malgré ça, elle reste. Je ne la mérite pas, ça c'est sur. Un jour elle va surement trouver mieux, mais en attendant, j'ai un plan pour la soirée. J'ouvre mon cellulaire pour envoyer SMS à Wendy.

Citation :: Destinateur ; Luke
Destinataire ; Wendy

Hey Dee, tu fais quoi ce soir ?
Toi, moi et une bouteille de Vodka sur la plage, Ça te dis ?

Voilà, c'est envoyé. Je prends ma veste, j'enfile mes souliers et je me sors de mon appartement. Pas grand monde dans les rues, ça tombe bien, je n'aime pas beaucoup les gens, ou c'est peut-être le contraire. Et si c'était eux qui ne m'aimaient pas ? Assez pensé. Le monde ne m'intéresse pas vraiment. Je pousse la porte d'un dépanneur et me dirige vers le fond. Je glisse sous mon bras une bouteille de 20 oz. de Vodka et je me dirige vers la caisse. Je glisse un billet de 20 dollars au caissier, puis je retourne dehors. La nuit est calme. Je marche un peu et mes pas me mènent tranquillement vers la plage. Il n'y a personne à cette heure. Je m’assois sur le sable et j'attends. J'attends Wendy. Je ne vais pas commencer à boire sans elle! Si j’étais romantique, j'aurais probablement remarqué que la lune se reflète joliment sur l'eau, mais je m'en fous, alors à quoi bon. . . .

Je suis juste écroulée sur le canapé, mon ordinateur portable sur les genoux. J’écoute ma chanson préférée tout en surfant sur le net. En ayant aucun but précis, simplement passer le temps. Hier on m’a proposé d’aller à une fête mais, aussi étrange que cela puisse paraitre, j’ai refusé. N’ayant pas la force ni le moral d’y aller. Et, surtout, sachant comment cela aller ce terminer. De l’alcool à gogo, un mec qui danse et mon lit avec lui. Comme à chaque fois. Cela ne devient même plus intéressent. Cela devient une telle habitude que je ne sais même plus quand je suis devenue comme ça. Enfin, je sais qui a été l’élément déclencheur. Je n’ai pas toujours été cette ‘garce’ qui change de mec tous les soirs. Non, avant j’étais disons ‘normal’ avec un cœur. Maintenant il est bien caché on va dire. Je pense que le sortir ne sert à rien vu que personne ne s’en préoccupe. Alors je préfère le caché sous cette carapace et cette attitude de peste afin de ne pas l’abimer. Il l’a déjà était suffisamment. Mes mains parcourent le clavier alors que le vibreur de mon téléphone portable retentit. Je soupire. Mais lorsque je lis le texto je souris bien rapidement. Mon meilleur ami me propose que l’on se voie. Je lui réponds rapidement.

Citation :: « Bien sûr. Tu sais très bien que je suis toujours partante s’il y a une bouteille de vodka. Je plaisante. Je te rejoins sale gosse. »

Luke et moi sommes meilleurs amis depuis longtemps. Très longtemps. On se connait depuis toujours, nos parents étant amis. On a tout fait ensemble, tout vu et fait les pires conneries. Mais on a surtout vécu le début de l’adolescence ensemble. Une période qui l’a changé et moi par la même occasion. Avant j’étais jalouse, de quoi ne me le demandez pas, mais maintenant je suis devenue comme lui et mon cœur est tellement enfouit derrière cette carapace que je ne peux même pas l’écouter moi-même. Alors qu’il me cri de regarder la vérité en face. Mais cette vérité je fais tout pour l’oublier, ne pas l’entendre et, de toute manière, je ne me l’avouerais jamais. C’est comme ça que je me suis retrouvée en train de marcher jusqu’à la plage alors que la nuit m’envelopper. Je sentais la brise fraiche soulever légèrement mes cheveux et ma légère robe bleue. J’arrive rapidement à la plage et je retire mes tongs. Les tenant à la main, je distingue légèrement la silhouette de mon meilleur ami et m’en approche. Je souris et m’assoie à ses cotés.

- Me voilà.

Je vois la bouteille à ses cotés et dis en rigolant :

- J’espère que tu m’as attendu pour boire !

Honneur aux dames

Alors, on est pas bien, que toi et moi ? J'avais pas envie de voir d'autres gens ce soir. Et puis, tu sais que je ne peux pas passer plus de deux jours sans te voir

Je répondis au texto de Luke. Bien évidement j’avais envie de le voir. Mon meilleur ami est sacré pour moi. On a les mêmes souvenirs, le même caractère et la même façon d’agir. Bien évidement je ne le laisserai jamais. Il a besoin de moi ? Je suis là. Un coup de blues ? Je suis la aussi. Et ce que je sais, c’est que c’est réciproque. Je ne compte plus le nombre de fois ou je me suis faite avoir par un mec et qu’il était là pour me secouer et me remonter le moral. Ni le nombre de fois ou j’ai du l’appeler parce que j’étais au fond d’une boite, totalement bourrée que je ne pouvais plus marcher. Oui il était toujours là et moi aussi. Habillée d’une jolie robe bleue légère je me pointe à la plage. Chaussures en main je m’assoie prés de lui en rigolant concernant la bouteille. Je savais qu’il n’allait pas boire tout seul. On a toujours tout partagé. C’est donc tout naturellement qu’il me passe la bouteille d’un air si galant. Combien de fois nous sommes nous retrouver juste pour boire et parler ? Beaucoup de fois. Je bois la première gorgée de Vodka de la soirée à la bouteille. Je la lui rends en faisant une grimace lorsque le liquide traverse ma gorge. Je souris bien rapidement avant de dire :

- Merci.

Je sens qu’il passe sa main dans mes cheveux et lui donne une petite tape sur sa main en rigolant pour qu’il la retire. Il sait que j’ai toujours détesté lorsqu’il faisait ça, me sentant stupide. Et surtout, il sait très bien que mes cheveux sont un bien précieux pour moi et que je ne supporte pas qu’on les touche pour les ébouriffer. Je rigole en le regardant et hoche la tête pour acquiescer à ce qu’il dit.

- Oui c’est vrai qu’on est bien là. Et puis je sais bien que tu ne peux pas te passer de moi, tu crois quoi ? Et puis tu as intérêt. Depuis le temps que je te supporte !

Je rigole sans gêne. Je n’ai jamais été timide et faire du bruit ou parler fort ça me connaît. Les gens pensent ce qu’ils veulent de moi mais moi je profite !

Je la regarde ma Wendy. Ouais, c'est la mienne. Parce que les autres ils n'auront jamais autant d'elle que moi. J'ai la partie la plus précieuse. Ça ne doit pas changer. Jamais je n'échangerai avec les autres. Jamais ils ne seront moi. Je vois que ma jolie brune grimace après avoir pris une gorgée à la bouteille. Elle me la tend, et j'en avale une à mon tour. Je me force pour ne pas laisser paraître la brûlure que me provoque le liquide. C’est typiquement masculin, mais c'est ce qui arrive aux égos démesurés. Je ne devrais plus avoir à cacher quoi que ce soit à ma meilleure amie, mais j'ai un gros orgueil de mâle et je crois que je rêve qu'elle m'imagine grand et fort et tout ce que vous voulez. On avait dit qu'on se marierait quand on était gamins. Je crois que j'ai encore envie qu'elle me voit comme le prince charmant. Les autres je m'en fous, mais Dee, elle ne peut pas me détester. C'est pas possible, c'est tout. Je plante la bouteille dans le sable entre nous, Deux, elle en boira plus si elle en a envie. Et puis ce qui est à moi est à elle, enfin pour le peu que j'aie.

Je sais bien que ça l'agace quand je fais ça, mais je peux pas m'en empêcher. C’est tout. Et puis si je l'écoutais et que je ne le faisais pas, Je serais exactement comme les autres. Pas question. Et puis, c'est pas comme si ça lui faisait du mal, enfin, ses cheveux, pas ma présence . . .

Elle me réplique comme elle seule sait le faire. Une réplique bien trempée, sans tomber dans le jeu de la fille rebelle et dure. Je me rends parfois compte, que si elle n'était pas ma meilleure amie, elle serait la fille parfaite pour moi ma Wendy. C'est ironique hein? Bah, c'est pas la première fois que je ne comprends pas vraiment où la vie veut m'emmener. Alors comme le reste, je ne fais que pas y penser et je suis bien plus heureux comme ça.

Ok, elle me supporte depuis longtemps, mais c'est seulement parce qu'elle ne pourrait pas se passer de moi elle non plus. Mais pour le temps, elle a raison, ça fait un sacré moment qu'on se connait. Et au fond, elle en a supporté des tas de choses que j'ai faites, mais ça n'a pas vraiment d'importance, pas vrai?

« Quand tu sera écœurée de moi, tu me le dira alors ! Je voudrais pas te torturer plus longtemps » j'ai dit cette phrase à la blague, mais il y avait un goût amer à la fin. Mais je préfère ne pas y penser. C'est plus facile comme ça. Je prends une autre gorgée de Vodka. À ce rythme là, on va finir saouls sur la plage et on va s'endormir au soleil levant avant d'être réveillés par des gamins venant faire trempette.

« Dis Wen' ? Tu serais partante pour une baignade ? Je suis sur que l'eau n'est pas si froide que ça ! »

Après avoir grimacé en sentant la vodka passer dans ma gorge, je lui rends la bouteille. On partage tout. Beaucoup de personne se demande comment on peut encore rester amis après tant d’années. A vrai dire, nous, c’est comme une évidence. Toujours collés ensembles on a tout vécu à deux alors c’est normal que l’on se connaisse aussi bien. Il fait partit de moi comme je fais partie de lui. Je sais que le jour ou j’aurais plus ce casse-pied avec moi je ne saurais plus qui je suis. Luke est celui qui me rappel d’où je viens et comment j’étais avant. S’il n’était pas là pour me garder sur terre je me serais surement crû plus importante que tout le monde. Je suis toujours jalouse des toutes les filles qui sont à ses pieds, même si je sais que ce n’est pas pareil. Alors que mon cœur me dit que j’aimerais bien qu’il me regarde autrement qu’une amie. Mais ce cœur est tellement caché que je ne m’en rends pas compte. Il m’appartient et je lui appartiens. Etrange comme situation non ? Bha non, on est simplement amis.
Oui je ne supporte pas lorsqu’il m’ébouriffe les cheveux. Pas que ce soit méchant non, c’est simplement que mes cheveux sont les seuls choses que j’aime réellement chez moi. J’y fais attention et lui me taquine toujours avec cela.
Je lui sors une petite réplique acerbe et il sait bien que c’est pour rire. Oui, cela fait longtemps que je le supporte mais je ne m’en plains pas. Je l’aime ce pti chou. Je fronce les sourcils à la réponse de Luke. Ne comprenant pas pourquoi il adopter ce ton quelque peu amer et ironique. Je ne me laisse pas démonter et lui donne une petite tape sur l’épaule.

- Hé je rigolais. J’aime supporter ton sale caractère, tu le sais.

Je rigole et souris. Je tends la main pour récupérer la bouteille de vodka et en prend une gorgée qui me fais encore grimacer. Mais moins. Puis Luke me propose une petite baignade. Cela ne me dérange pas.

- J’ai pas mon maillot. Mais on s’en fiche.

Je souris et me relève en buvant une autre gorgée de vodka. Cette fois-ci je ne grimace pas. Je regarde Luke qui est toujours assis et je rigole.

- Aller on y va !

Bien entendu je n’avais pas pensée à prendre mon maillot. Mais ça met égale. Je retire ma petite robe et la laisse tomber sur le sable. Je me retrouve en sous-vêtements. Ce qui met aussi égale. C’est Luke après tout.

Je le savais bien qu'au fond elle est folle de moi. Étrangement, c'est la seule qui m'aime bien pour les bonnes raisons. Je connais des tas d'autres filles qui auraient voulu être à sa place. Quelques ex-copines qui étaient jalouses d'elle, mais ne lui dites pas. Elles piquaient des crises parce que je partais sur un coup de vent pour aller chercher Wendy dès qu'elle avait besoin de moi. C'est comme ça entre nous, et les autres ne sont jamais passées devant elle. Non elles restaient derrière et elles se succédaient. Un peu toutes pareilles au fond. C'est peut-être méchant à dire, mais c'est vrai. Au fond elles n'étaient rien pour moi.

Je regarde ma Wendy prendre une autre gorgée d'alcool et se lever. Ses pieds nus dans le sable semblent se perdre dans la blancheur du sol. Ça me fait sourire. Un vrai sourire. Pas mon habituel sourire de dragueur. Celui qui est en permanence collé à mon visage. Non, un autre genre de sourire. Un sourire qui appartient à ma Wendy. Je ne sais pas pourquoi je suis si possessif à propos d'elle. C'est comme ça que je suis et je n'arrive pas à agir autrement. C'est elle et moi, c'est comme ça. Je n'en ai jamais douté.

Elle n'a pas son maillot, et alors ? Moi non plus. Je m'en fous et elle aussi. C'est ce qui est bien entre nous. C'est pas compliqué. On ne fait pas des drames avec rien. Et puis c'est pas comme si on était tous les deux réputés pour être prudes. Disons que nos réputations nous précèdent. Je regarde Wendy faire glisser sa jolie robe bleue. Je ne détourne pas les yeux, Elle est belle, pourquoi s'en priver ? Je souris, me mordille la lèvre et l'imite. Ma veste, mon t-shirt et mes jeans retrouvent sa robe dans le sable. Je m'approche d'elle et lui prend la bouteille. J'en sape une gorgée. Me vient une idée, mais je n'ose pas. N'importe qu'elle autre fille et je l'aurais fait. Je l'aurais embrassée et J'aurais laissé couler l'alcool dans sa bouche. Un baiser brûlant, mais c'est Wendy, je ne peux pas, c'est tout. Je me contente d'avaler sans un mot. Je lui souris.

« Le dernier à l'eau est un froussard » Je lance mon défi en criant et je pars à courir vers les vagues. Je n’allais pas lui laisser d'avance. Je la connais assez pour savoir qu'elle est assez rusée pour gagner, malgré mes plus longues jambes.

C’est vrai. Luke et moi on s’entend et se comprend si bien parce qu’on s’aime pour les bonnes raisons. On ne s’aime pas parce que l’autre est beau ou parce qu’il est populaire. Non, juste parce qu’on est Luke et Wendy. Parce qu’on a un passé, des souvenirs et des rires en communs. Parce que c’est nous et c’est tout. Personne ne peut comprendre et ne comprendra jamais. Lorsque je sors avec quelqu’un, ce qui est rare vu que je préfère les ‘coup d’un soir’, Luke fait son jaloux et en général je ne tiens pas longtemps avec une personne qu’il n’aime pas. Et c’est pareil pour lui. Je lui fais toujours des réflexions sur les filles qu’il côtois et le lendemain c’est fini. C’est comme ça. Personne ne pourra se mettre en travers de notre chemin. Et quand je pense qu’on s’était promis de se marier. Aujourd’hui ça me fait bien rire. On a tellement changé. Saleté d’adolescence !
Non, on n’a pas notre maillot mais on s’en fiche. Entre nous il n’y a pas de honte et c’est bien mieux comme ça. Ma robe bleue glisse le long de mes chevilles alors que je me retrouve en sous-vêtements. Je bois une nouvelle gorgée de vodka et je sens Luke se lever. Il s’approche de moi alors qu’il se déshabille à son tour. Moi non plus je ne détourne pas le regard. Je ne peux qu’avouer qu’il est un très bel homme. Il me prend la bouteille de vodka des mains et boit à son tour. Il me regarde étrangement mais je ne comprends pas pourquoi. Je souris à ce qu’il dit alors qu’il court déjà dans le sable. Je rigole et cours derrière lui. J’arrive près de lui et le pousse légèrement, ce qui ne sert à rien vu la force que j’ai ! J’arrive dans l’eau quelques micros secondes après lui. Se bien qu’on dirait qu’on est arrivés ensemble. Je rigole alors que l’eau couvre désormais mon corps. Je vois Luke qui est un peu plus loin. Je souris et regarde quelques minutes autours de moi. Tout est noir mais je trouve cela magnifique. On peut voir les lumières de la ville au loin. Ville qui a connue tant de méfait de notre pars et de bêtise ! La preuve, ce soir on est en train de boire de l’alcool et de se baigner en sous-vêtements alors que c’est la nuit ! On est comme ça et on ne changera pas. Croyez-moi !

- C’est vrai que l'eau est bonne.

Je me suis toujours sentie bien avec Luke. Il est toujours souriant et plein de gentillesse. Je le vois comme personne d’autre ne le voit. Derrière cette carapace qu’il a depuis qu’il a changé, je sais qui il est réellement. Ce quelqu’un de fantastique, de rigolo et de simple. Mon Luke que j’aime quoi !

Je rigole. Elle essaie de me pousser. Pas de chance, je suis génétiquement plus fort. Pourtant, même avec quelques secondes d'avance, elle est juste derrière moi. Je ne sais même pas si j'ai vraiment gagné. Toute façon, ce n’est pas important. On est ex-æquo et c'est très bien comme ça. Pas de chicanes pour ce genre de choses. Je me laisse tomber dans l'eau. Comme Dee le fait remarquer, elle est bonne au fond. J'avais l'impression qu'elle serait glacée, mais je me suis trompé. Je crois que Wendy est la seule personne à qui j’avouerais d'avoir tord. Et c'est la seule qui ne me demanderait jamais de le faire. Ça ne nous donne rien d'avoir raison, pas plus qu'aucun de nous deux n'accorde de l'importance à gagner contre l'autre. Je ne saurais pas l'expliquer.

Je voudrais parler, trouver quelque chose de pas trop stupide à raconter, mais je me contente de regarder Wendy regarder les alentours. Mon esprit se refuse aux scénarios romantiques qui s'imposent à mon esprit. Pourtant, j'imaginerais très bien un petit couple à notre place. Se chamailler dans l'eau et s'embrasser sous les étoiles. Mais non, entre nous c'est autre chose. Je ne veux pas la déranger, mais j'ai une bien meilleure idée qui me vient. Je plonge silencieusement sous l'eau une fois rendu derrière elle, je passe ma tête entre ses jambes et me relève. Une fois debout sur le sable qui renfonce un peu, Wendy se retrouve assise sur mes épaules. Je trouve ça drôle. Je rigole tout seul. Elle ne bougera pas, sinon je pourrais la faire tomber dans l’eau et elle serait mouillée de la tête aux pieds. Moi je trouverais ça hilarant, mais pas ma Wendy et son obsession pour ses cheveux.

« T'as une meilleure vue de là haut ? »

Je tiens ses cuisses de mes mains pour ne pas qu'elle tombe par en arrière. Pourtant, c'est tentant de ne pas la laisser aller, juste pour lui faire peur et la rattraper une seconde plus tard. Pourtant, je sais me conduire en gentleman lorsque l'envie m'en prend.

« T'as assez trempé dans l'eau, ou tu veux rester encore ? »

Je commence à avoir froid, mais je ne serai pas le premier à sortir. On retournera vers la plage ensemble. On fait tout ensemble, ce ne sera pas une exception. . .

Bien évidement le fait que je le pousse ne sert strictement à rien vu ma taille et ma force. J’arrive tout de même quelques secondes après lui mais on ne dit rien. Cela ne sert à rien. On n’est pas ensemble pour voir qui est le meilleur ou le plus fort. Non, rien de tout cela entre nous. On est juste là à se baigner en sous-vêtements alors qu’il fait nuit. Je vois Luke à quelques mètres de moi mais je regarde la ville que l’on voit au loin. Toutes les lumières scintillent. J’adore la nuit. J’adore lorsque l’on voit tout les réverbères allumés sur notre passage. Et puis la nuit c’est le moment de toutes les folies. On s’amuse et puis on rigole. Je vis plus la nuit que le jour à vrai dire. Et Luke aussi d’ailleurs. On est tellement identique que ça fait peur. Enfin ce n’est pas que ça fait peur c’est juste que c’est étrange. On a la même façon de s’amuser, de rire, de penser et surtout, surtout, de cacher nos sentiments sous des visages plus réalistes les uns que les autres. Si bien que tout le monde n’y voit que du feu. Enfin à part nous. Je vois à des kilomètres lorsque Luke essai de me cacher quelque chose. Pas pour longtemps d’ailleurs car il finit toujours par cracher le morceau. Je sais lorsqu’il ne va pas bien et lorsqu’il fait sa tête de conspirateur. Et pareil pour moi, je ne peux rien lui cacher. Enfin si, mon cœur lui cache très bien les sentiments qu’il a pour lui.
Alors que je suis en plein dans la contemplation de cette ville que l’on n’aime tant, ou pas, je sens que l’on me soulève et je me retrouve sur les épaules de Luke. Je rigole à gorge déployée alors que je me tiens comme je peux à ses cheveux. Sans lui faire mal bien entendu. Oui, la vue est magnifique. Toutes ces lumières…
J’entends la voix de Luke arrivait jusqu’à moi alors qu’il me demande si je veux retourner sur le sable. Et, à vrai dire, depuis que je suis sûr ses épaules, et non plus dans l’eau, je commence à frissonner. Et j’ai même très froid. Je pose mes mains glacées sur ses joues et baisse la tête pour le regarder.

- Je veux bien retourner sur la plage.

Oui, j’ai réellement froid ! Mais je suis toujours sur les épaules de Luke. Il s’abaisse pour que je rentre de nouveau en contact avec l’eau. On se sourit et repars en direction de la plage. Je frisonne et m’approche de Luke qui ouvre un bras pour me laisser me mettre contre lui. J’encercle sa taille de mes bras et me colle à lui. Lui aussi à froid mais je sais bien que si j’ai froid cela ne lui dérange pas si je mets contre lui. On marche rapidement jusqu’à l’endroit où nous étions au départ.

Et voilà qu'elle rie, oh, oui elle rie. J'adore ça. J'aimerais bien emprisonner le son dans un bocal et pouvoir l'ouvrir pour l'entendre rire à nouveau lorsqu'elle n'est pas avec moi. Pourtant comme chaque fois, j'abandonne ce genre d'idées. Je ne m'attache pas aux biens matériels, je vais pas commencer. Surtout que c'est rien. Rien qu'une lubie sur le rire de ma meilleure amie. Bon à enfermé ? Vous êtes pas les premiers à le penser. Je me laisse aller à apprécier ses doigts dans mes cheveux. Parce qu’il n'y a qu'elle pour n'avoir aucune gêne de faire autant de bruit alors que le silence de la nuit englobe la plage toute entière. C'est la plus jolie des musiques.

Elle veut recentre, je la remets à l'eau. Sans vraiment y penser, elle se colle sur moi. Je crois qu'elle a aussi froid que moi. Pourtant ça ne me dérange plus d'avoir froid alors qu'elle est près de moi. C'est stupide hein ? Finalement, on retourne ensemble vers nos vêtements sans se lâcher. Le sable sec colle à nos pieds. Je sens que je vais en retrouver quelques tasses dans mes baskets, mais on s'en fout un peu. Je me laisse aller à trouver qu'elle est belle la nuit. Une fois devant nos vêtements, je me dis que ce n’est pas une bonne idée de les réenfiler tout de suite. Je me vois très bien mouiller tout ce que j'ai de sec en quelques secondes et grelotter le reste de la nuit. Alors je m’étends dans le sable et je tire un peu Wendy pour qu'elle me rejoigne.

« Allez, viens me rejoindre, C'est pas aussi drôle d'avoir froid tout seul. »

J’étends mon bras, faisant signe pour qu'elle vienne se coucher contre mon épaule. De loin on aura l’air de tout ce que l'on est pas. Et puis c'est pas parce que c'est ma Wendy que je ne veux pas d'une fille en sous-vêtements à mes côtés. Je roule ma veste en boule et la met sous ma tête. Je pourrais bien dormir ici. Le paradis. À la place, je tend le bras pour la bouteille de Vodka et j'en sape une autre gorgée. Je commence à sourire pour rien. C'est bon signe non ?

En effet, faire du bruit alors que le silence nous enveloppe est mon habitude. J’aime me faire remarquer et le fait que l’on me regarde ne me gêne pas. Je parle et rigole fort mais je m’en moque. Je sais bien que je ne changerais pas de sitôt. Le froid commence à m’atteindre alors que je frisonne. J’aimerais retourner vers le sable. Luke me descend doucement de ses épaules, sans me mouiller les cheveux. Ouf ! Sinon crise garantie je vous le dit moi. Je me colle immédiatement à lui pour essayer de ne pas greloter mais c’est peine perdue. Heureusement que Luke est là d’ailleurs. Je ne sais pas ce que je ferais sans lui. Il est tout pour moi. Il est celui qui me faire rire, me redonne le sourire et me supporte. Et puis juste le fait qu’il accepte qu’une fille trempée et grelottante se colle à lui alors qu’il a tout aussi froid, montre sa gentillesse envers moi. Je le lui rends bien ne vous inquiétez pas !
On arrive à nos habits et, bien évidemment, je ne remets pas ma robe. Cela ne sert à rien vu que mes sous-vêtements sont trempés. Autant ne pas tout mouiller. Je vois Luke s’allonger dans le sable et me tirer vers lui. Je souris à ce qu’il dit. Oui avoir froid tout seul est bien désagréable : il n’y a personne pour te réchauffer. Heureusement que j’ai mon Luke qui supporte toujours mes pieds constamment froids contre les siens et mes petites mains toujours glaciales dans les siennes. On dit que les filles ont toujours froids aux mains. Pour moi c’est vrai. J’ai toujours les mains et les pieds froids. Mais je m’en fiche vu que j’ai mon meilleur ami qui est toujours là pour me montrer sa gentillesse. Je m’allonge prés de lui et sens immédiatement le sable se coller à mon corps. Ca ne va pas être du gâteau pour tout enlever. Je prends la bouteille de vodka des mains de Luke et en bois une gorgée, sans grimacer. Je sans que l’alcool commence à me monter doucement à la tête et cela ne me dérange pas le moins du monde. Je repose la bouteille dans le sable et m’allonge mieux. Je cale ma tête contre le torse musclé de Luke et approche mon corps près du siens. Je sens son bras protecteur se refermer sur moi alors qu’une de mes jambes nue s’enlace à la sienne. Je pose une main sur son torse et regarde quelques minutes le ciel. Tout étoilé. Cette ville est vraiment magnifique. La preuve ce soir. J’essai de moins frissonner mais mes sous-vêtements mouillés vont encore me gêner quelques minutes, le temps qu’ils sèchent mieux.

- On a bien fait de venir.

Je souris contre le torse de Luke alors que mes yeux ne quittent pas le ciel. Je suis bien là, avec lui. Simplement nous deux.

- Qu’est ce qu’on a pu en faire des conneries sur cette plage !

Je rigole doucement. En effet qu’est ce qu’on en avait fait. Des fêtes, des soirées, puis lorsqu’on été plus petit et qu’on venait avec nos parents respectifs.

Je la sens tout contre moi. J’en viens à me demander si je ne rêve pas. La soirée a un gout doux-amer. Une sensation de déjà-vu. Je ne sais pas. Je le sable collé sous mes pieds me chatouille. Je voudrais rire, mais je ne veux pas bouger. Je ne veux pas que ça change. Les bonnes choses sont faites pour durer. Wendy et moi. Depuis toujours et pour toujours. Parce que dans nos habitudes, dans nos erreurs, on se ressemble. Ce que je fais de mal, je sais qu’elle le comprend. Personne d’autre ne peut comprendre. C’est stupide à dire, mais je me rappelle quand nous étions gosses. Quand je voulais faire quelque chose de dangereux, Des idées de garçon. Comme grimper dans le plus grand arbre du parc, ou sauter en bas du toit, il y avait toujours Wendy pour me sortir du pétrin. Elle était si petite, mais si forte, probablement beaucoup plus qu’elle ne l’a jamais su. Je ne sais pas pourquoi je me rappelle ça. C’est peut-être les étoiles. Les premières fois où l’on sortait en douce de chez nos parents pour aller faire les fous dans la nuit. Nous n’avions pas besoin d’alcool dans ce temps là. Nous n’avions besoin de rien. C’était avant. Avant que je devienne un imbécile. Avant que je complique tout. Pourtant je me rappelle ces années où rien n’était compliqué. Je ne sais pas. Je ne sais plus. Mais qu’est-ce que j’ai à faire l’imbécile nostalgique. Je ne suis pas un grand romantique. Je me fous de ces choses, Pas vrai ?

Elle me parle et j’écoute. C’est probablement la seule dont les paroles me restent en tête. Je ne pourrais même pas vous dire une seule des paroles prononcées par la fille que j’ai rencontrée hier au bar. C’est seulement que les autres ne comptent pas vraiment. L’amour n’existe pas. Ce ne sont que des foutaises. Des histoires pour faire pleurer les filles dans les films à l’eau de rose. C’est vrai qu’on est bien. Rien d’autre ne compte. Il n’y a qu’elle et moi au monde. Ma meilleure amie. Ça fait ridicule à dire, mais c’est vrai. Je me demande pourquoi je m’obstine à courir après toutes les jolies brunes que je croise alors qu’au fond je n’ai besoin de rien d’autre que de mourir de froid avec Wendy.

C’est vrai qu’on en a fait des choses ici. On en a passées des soirées à faire à peu près tout et n’importe quoi. Je n’ai pas envie de faire une liste ou je ne sais quoi. Je me contente de l’écouter rire comme la première fois. Lorsqu’on était gosses, on riait tout le temps. On était les seuls à savoir pourquoi. Maintenant, elle ne rie qu’avec moi. Enfin, c’est ce que j’aime mieux croire. Je ne veux pas que d’autre la fassent rire comme ça. Je ne veux pas qu’elle se colle contre d’autres. . .

« C’est vrai qu’il s’en est passé des choses, mais il en reste tellement à vivre. Quand je pense à tout ce qu’on pourrait faire. Tout ce qu’on n’a pas encore fait . . . »

Je ne sais pas vraiment pourquoi j’ai dit ça. Je ne suis pas du genre à philosopher sur je ne sais quoi, Je ne suis même pas du genre à dire quelque chose d’intelligent. Je serre ma Wendy par les épaules, puis je l’embrasse sur la tempe. Elle sent bon. Elle goûte salé. Je surprends à avoir l’envie de passer ma langue contre sa peau, juste pour voir le goût qu’elle a. . .

Je suis toute frissonnante collée contre mon meilleur ami. Et bizarrement mes tremblements s’arrêtent progressivement. Par que je n’ai plus froid, non. Je commence juste à m’habituer à cette brise fraiche qui caresse mon corps à moitié nu alors que je suis encore trempée, le sable collant à mon corps. Et puis le fait que je sois contre le corps de Luke arrange bien des choses aussi. Nos jambes sont enlacées alors que j’ai ma tête contre son torse. Je sens son bras m’entourer et je me sens immédiatement mieux. Protéger. Il est très protecteur et l’a toujours été. Encore plus depuis que j’ai pris la mauvaise pente. Comme lui. Je ne compte plus les fois ou il m’a extirpé d’un homme aux mains baladeuses envoyant un coup de poing dans la figure à l’homme qui a osé toucher sa meilleure amie. Ce qu’il ne comprend pas c’est que je ne suis plus la petite fille fragile. J’ai grandis et je n’ai besoin de personne pour me dire dans quels bras allait. On s’est disputés de nombreuses fois pour cela. Lui n’étant pas content de qui je fréquentais et de mon mode de vie et moi n’étant pas satisfaite des filles avec qui il était. On est pareil et pourtant on se reproche la même chose. On est un peu étrange je sais. Et pourtant c’est nous. Je ne sais pas si nous changerons un jour ou l’autre.

Je regarde les étoiles et trouve cela magnifique. Un rien me suffit, on me l’a toujours dit. Etre là avec Luke me convient parfaitement. Je sais que nous allons rester là jusqu’au petit matin, endormis, serrés l’un contre l’autre, jusqu’à ce que des enfants cours autours de nous en nous envoyant du sable dans les yeux. Luke râlera alors qu’un mal de tête nous prendra du à l’alcool que nous auront ingurgité. En parlant de ça, je tends de nouveau le bras pour boire une nouvelle gorgée de vodka qui me réchauffe. Je la repose. L’alcool ne me dérange pas et ne ma jamais dérangé. Je sens le corps de Luke contre moi et je me demande pourquoi mon cœur n’a jamais su lui dire la vérité sur ses sentiments. Il est tellement caché qu’il n’arrive plus à crier. Luke ne réussira jamais à l’entendre.

Je commence à parler, la gorge serrée. Juste pour dire qu’on en a fait des bêtises ici. Tellement de souvenirs me reviennent à l’esprit que je souris bêtement. Tant de choses enfantines puis d’adolescents. Des bons souvenirs bien entendus. J’entends les paroles de Luke raisonnait dans mon esprit alors que je fronce les sourcils, ne comprenant pas réellement où il voulait en venir. Il me sert plus fort contre lui et m’embrasse la tempe. Je souris et dépose un baiser sur son torse musclé. Oui on a fait tant de chose ici.

- Oui…il nous reste pleins de choses à vivre.

Je lève légèrement la tête pour le regarder. Je souris et pose ma main sur son visage.

- Le temps passe vite.